La polyarthrite rhumatoïde


La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune chronique, qui touche les articulations. Elle fait partie des rhumatismes inflammatoires chroniques. (1)

Principales localisations (1,2)

Les articulations les plus touchées sont celles des poignets, des mains, des doigts, des pieds et des orteils. Cependant, toutes les articulations peuvent être concernées : genoux, chevilles, coudes, épaules, hanches, cou…



Données clés en France

Plus de 385 000 personnes
atteintes (3)

2 à 3 fois plus fréquente chez les
femmes(2)

Pic d’apparition autour
de 45 ans (2)



Une maladie auto-immune


Une maladie auto-immune résulte d'un dérèglement du système immunitaire qui va s'attaquer aux constituants normaux de l'organisme (via des anticorps et certaines cellules de l'immunité) et entraîner une inflammation. Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, l'inflammation est concentrée au niveau des articulations. (2,4)



Les principaux symptôm­es (2)

Douleurs articulaires
(surtout la nuit)
Gonflement articulaire
Raideur
(surtout le matin)
Grande fatigue

La polyarthrite rhumatoïde touche plusieurs articulations simultanément, au niveau de la membrane synoviale dont le rôle est de lubrifier l’articulation. L’inflammation provoquée peut entraîner la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées (voir le schéma
ci-dessous).

Une prise en charge adaptée à l’activité de la maladie est essentielle afin de contrôler, voire arrêter l’inflammation au niveau des articulations, et ainsi limiter la progression de la maladie.(2)


Les conséquences possibles de l’inflammation sur l’articulation (2)

Articulation saine (5)

  • Le cartilage recouvre les extrémités osseuses. Il permet aux deux os de glisser l’un sur l’autre.
  • L’articulation est entourée d’une capsule (une sorte d’enveloppe) dont l’intérieur est recouvert d’une membrane synoviale.
  • La membrane synoviale sécrète un liquide qui « lubrifie » l’articulation et nourrit le cartilage.

Articulation atteinte lors d’une polyarthrite rhumatoïde (5)

  • L’inflammation de la membrane synoviale entraîne d’abord son épaississement puis une production excessive du liquide synovial, qui s’accumule dans l’articulation.
  • Le cartilage s’amincit.
  • L’os se déminéralise tout autour de l’articulation.
  • Les tendons et les ligaments sont fragilisés et peuvent se rompre.

D’autres manifestations peuvent parfois être constatées : on parle alors de manifestations extra-articulaires. Elles ne sont pas systématiques. (1,2,5) Parmi elles, on retrouve :

  • Une sécheresse oculaire (sensation de sable dans les yeux)
  • Des nodules rhumatoïdes (boules sous la peau généralement non douloureuses)
  • Un syndrome du canal carpien (compression d’un nerf au niveau du poignet entraînant des fourmillements dans les doigts de la main)
  • Une augmentation du risque d’événements cardiovasculaires, tels que angine de poitrine, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral
  • Une ostéoporose (maladie qui fragilise les os, augmentant ainsi le risque de fractures)
  • Une atteinte pulmonaire pouvant se manifester par une inflammation de la plèvre (enveloppe du poumon), appelée pleurésie, avec pour symptômes des douleurs dans la poitrine ou dans le dos accompagnées de fièvre et de toux, ou une inflammation du tissu pulmonaire, appelée pneumopathie interstitielle, avec pour symptômes la toux et l’essoufflement.


Une pathologie chronique (2,5,6)


La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique, ce qui signifie qu’elle dure et peut évoluer dans le temps.(5)
Elle est caractérisée par des pics inflammatoires appelés « poussées » et des périodes d’accalmie. (2)


L’activité de votre maladie va être évaluée sur plusieurs critères, notamment : (5,6)

  • le nombre d’articulations douloureuses
  • le nombre d’articulations gonflées
  • le niveau d’inflammation (par prise de sang)
  • votre ressenti et votre gêne au quotidien.

Votre équipe soignante cherchera à soulager les symptômes lors des poussées et à prolonger les périodes d’accalmie pour éviter la destruction progressive de vos articulations. Son objectif sera de réduire au maximum l’activité de la maladie et si possible d’atteindre la rémission (c’est-à-dire aucun symptôme ou signe d’inflammation). (2,5,6)



Quiz


VRAI ou FAUX ? Testez vos connaissances sur la polyarthrite rhumatoïde. Ce sera peut-être l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la maladie et d’échanger avec votre entourage.

Il est possible de prévenir la survenue d’une polyarthrite rhumatoïde

Il n’existe pas de moyen de prévenir la polyarthrite rhumatoïde mais il est en revanche possible d’éviter certains facteurs de risque, comme la consommation de tabac. Il est établi que le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde est multiplié par 2 chez un gros fumeur.
La pollution, l’obésité, la consommation d’alcool sont également des facteurs de risque de déclenchement de la maladie. (2,7)

La polyarthrite rhumatoïde est héréditaire

La polyarthrite rhumatoïde n’est pas une maladie héréditaire, mais certains facteurs génétiques seraient susceptibles de favoriser
l’apparition de la maladie (on parle de prédispositions génétiques). C’est ce qui explique l’existence de plusieurs personnes malades au sein d’une même famille. On ne sait d’ailleurs pas tout de l’origine de cette maladie. (1,2)

On peut guérir de la polyarthrite rhumatoïde

Même si on ne parle pas de « guérison », les traitements actuels peuvent parfois permettre d’atteindre la « rémission », c’est-à-dire l’absence de symptôme ou signe d’inflammation.(2,6)
En savoir plus sur la prise en charge

Le sport est important, mais il faut faire une pause pendant les périodes de poussées

Il y a de multiples raisons de garder une activité physique adaptée lorsqu’on est atteint de polyarthrite rhumatoïde : maintenir la mobilité et l’équilibre, diminuer l’enraidissement, stimuler les cellules osseuses, réduire le risque d’accidents cardiovasculaires. Cependant, en période de poussées, il est recommandé de faire une pause pour mettre les articulations au repos. (1,6)

En savoir plus sur les bienfaits de l’activité sportive
Voir la vidéo du Dr Guillaume Prado, Médecin du sport

Les hommes sont plus touchés par la polyarthrite rhumatoïde que les femmes

La polyarthrite rhumatoïde touche 2 à 3 fois plus les femmes que les hommes. (2)

La polyarthrite rhumatoïde peut entraîner un risque de maladie cardiovasculaire, même si c’est une maladie rhumatologique

L’état inflammatoire dû à la polyarthrite rhumatoïde augmente le risque d’événements cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus…). C’est pourquoi un suivi médical régulier de votre cholestérol, de votre tension et de votre poids est essentiel. De plus, une activité physique adaptée, une alimentation équilibrée ainsi que l’arrêt du tabac participent à votre santé. (6,7)
En savoir plus sur les bonnes habitudes au quotidien



  1. Radu AF, Bungau SG. Management of Rheumatoid Arthritis: An Overview. Cells. 2021;10:2857
  2. Inserm. Polyarthrite rhumatoïde. https://www.inserm.fr/dossier/polyarthrite-rhumatoide/ (consulté le 29/08/2022)
  3. Pina Vegas L et al. Prevalence, mortality, and treatment of patients with rheumatoid arthritis: a cohort study of the French National Health Data System, 2010–2019. Joint Bone Spine. 2023;90(1):1-8
  4. Inserm. Maladies auto-immunes. https://www.inserm.fr/dossier/maladies-auto-immunes/ (consulté le 01/06/22)
  5. Ameli. Polyarthrite rhumatoïde. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/polyarthrite-rhumatoide/comprendrepolyarthriterhumatoide#:~:­text=La%20polyarthrite%20rhumato%C3%AFde%­20est%20une,pour%20­qu'elle%20se%20d%C3%A9clenche (consulté le 01/06/22)
  6. Daien C et al. Actualisation des Recommandations de la Société Française de Rhumatologie pour la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde. Rev Rhum. 2019;86:8-24
  7. Smolen JS, et al. Rheumatoid arthritis. Nat Rev Dis Primers. 2018;4(18001):1-23

FR-IMMR-220101 - 02/2024