Qui peut être concerné ­par la migraine ?

Données clés en France

En France, la prévalence de la
migraine
est de 14,4 %. Elle
débute avant l’âge de 40 ans
dans 90 % des cas, avec un pic
entre 35 et 39 ans. (1,2)

Avec une prédominance
féminine
de trois femmes pour
un homme (20 % des femmes
sont affectées, contre seulement
10 % des hommes). (2, 3)

Les enfants sont aussi
concernés, environ 5 % d’entre
eux souffriraient de migraine
avant la puberté. (2)

La migraine chronique touche
1 à 2 % de la population générale
et 8 % des patients migraineux. (4)


Migraine et grossesse (5)


Chez 60 à 70 % des femmes, la migraine s’améliore au cours de la grossesse grâce à l’augmentation du taux d’estrogènes.
Cette amélioration concerne particulièrement les femmes souffrant de migraines survenant au moment des règles et intervient lors du 1er trimestre de la grossesse.

Ce n’est pas une généralité : certaines femmes souffrent de migraines pendant toute leur grossesse et, chez une petite minorité, il existe même une aggravation.

Selon les données scientifiques actuelles, la migraine n’augmente pas le risque de complications au cours de la grossesse. En revanche, certains traitements de la migraine ne doivent pas être utilisés pendant la grossesse.




Que se passe-t-il lors d’une migraine ?

 

Les crises viennent d’une hyperexcitabilité électrique des neurones. Ce phénomène est associé à une prédisposition génétique, modulée par l’environnement (hormones, stress, aliments…).

La douleur de la crise migraineuse est la conséquence d’une dilatation des vaisseaux cérébraux, notamment des artères méningées (membranes qui protègent le cerveau). Cette dilatation est provoquée par une stimulation anormale des nerfs qui innervent les vaisseaux méningés. (6)

C’est donc un phénomène neurovasculaire qui est à l’origine de la migraine.



Quels sont les différents types de migraine ?


La migraine sans aura

Elle est caractérisée par au moins 5 crises de céphalées (mal de tête) qui durent entre 4 et 72 heures et qui sont accompagnées d’au moins deux des caractéristiques suivantes : (1,2,6,7)

  • unilatérales (un seul côté du crâne)
  • pulsatiles (impression de sentir les battements du coeur dans la tête)
  • modérées ou sévères (nécessité de se coucher)
  • aggravées par des activités physiques de routine (comme monter les escalier)

et associées à au moins une des manifestations cliniques suivantes :

  • nausées et/ou vomissement
  • photophobie (difficulté à supporter la lumière) et phonophobie (difficulté à supporter le bruit)

La migraine avec aura

Parfois, la migraine est précédée de signes neurologiques annonciateurs appelés « aura », elle se caractérise par : (2,6,7)

  • des symptômes visuels : points lumineux, tâches colorées, perception déformée des objets, vision floue ou perte d’une partie du champ visuel
  • des symptômes sensitifs : picotements des doigts et/ou des lèvres
  • des troubles de l’élocution et du langage : difficulté à trouver le mot juste, sensation de manque de mots
  • des troubles de l’équilibre et/ou des vertiges

qui apparaissent progressivement sur plusieurs minutes mais qui durent chacun moins d’une heure. La migraine survient plus tardivement et l’aura disparaît alors totalement. La migraine avec aura est trois fois moins fréquente qu’une migraine sans aura. (6)



Qu’est-ce que la migraine chronique ?

On parle de migraine chronique quand les maux de tête (céphalées) surviennent au moins 15 jours par mois pendant 3 mois et que ces maux de tête s’accompagnent d’au moins 8 jours de migraine par mois. (1,7)

La survenue d’emblée d’une migraine chronique est rare ; elle évolue le plus souvent à partir d’une migraine épisodique, dont la fréquence des crises augmente. (4)
Environ 3 % des personnes souffrant de migraine épisodique développent une migraine chronique en un an, par un processus appelé «transformation» ou «progression» . (1)

Quels sont les facteurs de risque de la migraine chronique ? (1)

        •    La fréquence des jours de maux de tête
        •    
La dépression
        •    
La surconsommation de médicaments de crise
        •    
Un traitement de crise inadapté
        •    
Le fait d’être une femme
        •    
La consommation de café
        •    
Des évènements traumatiques
        •    
L’asthme et d’autres pathologies respiratoires
        •    
Les blessures à la tête et au cou
        •    
L’insomnie
        •    
Les nausées persistantes/fréquentes avec migraine
        •    
L’obésité



Quels sont les facteurs déclenchants des migraines ?

Les facteurs déclenchants sont multiples et différents d’une personne à une autre. Ils peuvent être inconstants chez le même individu et doivent parfois être associés. Ils peuvent aussi changer au cours de la vie : (2,6)

Changement de rythme de vie :
le stress, une contrariété, une
relaxation soudaine (début du
week-end), un excès ou un
manque de sommeil, un repas
sauté ou au contraire un repas
trop copieux.

Consommation de certains
aliments ou excitants :

le chocolat, la charcuterie, le
tabac, le café ou l’alcool (vin
blanc en particulier).

Facteurs sensoriels :
le bruit, certaines odeurs ou des
lumières clignotantes comme les
spots en boîte de nuit.

Facteurs hormonaux :
chez la femme, la diminution
brutale du taux d’estrogènes en
fin de cycle menstruel peut
entraîner une migraine dite
cataméniale ou menstruelle. Si la
migraine cataméniale « pure »
est rare, une migraineuse sur
trois a des crises menstruelles
associées à d’autres crises en
dehors de la période des règles.

Conditions météorologiques :
la chute brutale de la pression
atmosphérique, souvent
annonciatrice d’un temps
pluvieux.



À ne pas confondre


Céphalée de tension ou migraine ?

Les symptômes de la céphalée de tension sont différents : une douleur moins intense, non pulsatile, plus diffuse, une sensation de pression bilatérale sur le crâne, non aggravée par l’effort, sans signes digestifs accompagnateurs. Certaines personnes peuvent souffrir à la fois de migraine et de céphalée de tension. (6)



  1. Demarquay G, et al. Revised guidelines of the French Headache Society for the diagnosis and management of migraine in adults. Part 1: Diagnosis and assessment. Revue neurologique (2021).
  2. INSERM. Une maladie de mieux en mieux connue. 25/09/2020. Disponible sur : www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/migraine (consulté le 09/09/2022).
  3. Lanteri-Minet M, et al. Revised French guidelines for the diagnosis and management of migraine in adults and children. J Headache Pain. 2014;15(1):2.
  4. May A, Schulte LH. Chronic migraine: risk factors, mechanisms and treatment. Nat Rev Neurol. 2016;12(8):455-64.
  5. SFEMC. Migraine et grossesse. 10/11/2017. Disponible sur : https://sfemc.fr/migraine-et-grossesse/ (consulté le 22/09/2022).
  6. Ameli. Migraine : les symptômes, les facteurs déclenchants, l’évolution. 01/07/2022. Disponible sur : www.ameli.fr/assure/sante/themes/­migraine/­symptomes-facteurs-­declenchants-evolution (consulté le 22/09/2022).
  7. Headache Classiffcation Committee of the International Headache Society (IHS). The International Classiffcation of Headache Disorders, 3rd edition Cephalagia 2018 38:1–211.

FR-NEUR-220022 - 09/2023